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  • Photo du rédacteurLe Nuancier Média

Billet d'humeur : confinement numéro 3

Ça y est. C’est reparti. Confinement numéro 3. Retour des attestations, des contrôles, de la solitude, de la boule au ventre, du désespoir : c’est à ça que se résume ma vie. J’ai 20 ans et ma vie se résume à ça ! Ce n’est pas normal ! On n’en vit plus, on survit.

Et j’ai une question: Pendant encore combien de temps ? Pendant encore combien de temps, on va devoir sacrifier nos vies pour le bien commun ? Je ne me souviens même plus ce que c’est de vivre comme avant ! Je ne me souviens plus de ce qu’était ma vie quand elle était rythmée par les cours dans les amphis bondés, les soirées étudiantes, les sorties entre ami.e.s, les après-midi à la BU, les fous rires, les soirées improvisées, dormir à six dans 12 m2, parfois ne pas dormir du tout.

Pire encore, je n’arrive plus à m’imaginer ce que sera le futur. Où est-ce que je serais l’année prochaine, dans cinq ans, dans dix ans, dans vingt ans ? Je n’arrive plus à me projeter. Je n’arrive plus à rêver ! Alors que j’ai entendu toute ma vie qu’il fallait rêver tant qu’on est jeune, on m’a volé cette richesse. À moi et à tous les jeunes un peu partout dans le monde. Je sais « on est tou.te.s dans le même bateau ». Mais regardons la vérité en face deux petites secondes. Pour qui est-ce que la vie a le plus changé depuis un an ? Pour nous, les étudiant.e.s, les jeunes, le futur de la France !

Je perds espoir et j’ai peur. Je perds espoir parce que j’ai l’impression que je ne pourrais jamais retourner en cours sans masque, déconner avec mes potes, leur dire à quel point iels m’ont manqué, aller voir celleux qui sont loin, passer une journée sans angoisse chez mes grands-parents, flipper pour les examens, retourner au musée, aller voir un film merdique, attendre les résultats devant le tableau d’affichage, prendre le bus bondé, me promener dans le centre et sentir la ville vivre autour de moi.

J’ai peur qu’on ne retrouve jamais les libertés qu’on a perdues avec la crise sanitaire. J’ai peur parce qu’autour de moi les gens.tes font de moins en moins attention même en sachant que mes grands-parents ont plus de 70 ans. Peur et désespoir plutôt que liberté et rêve. Ça donne envie de pleurer !

La seule chose qui me donne de l’espoir, c’est de savoir que bientôt, ce sera notre génération qui sera aux commandes. Et nous savons que nous ne pouvons pas continuer comme ça. Nous savons que nous pouvons TOUS.TES vivre « libres et égaux en droits » en respectant notre planète et en pensant à ce qui est bon pour nous et non pas au profit, aux risques, aux bénéfices et à ce qu’en pensera le voisin. Oui, je crois en nous ! Peu importe la merde qu’iels nous laissent en partant : parce qu’on a vécu trop de choses pour continuer comme ça, parce qu’on a grandi avec les attentats, les grèves, les catastrophes naturelles, Marine au second tour, le chômage, les conflits armés, le réchauffement climatique, les violences policières, la haine institutionnalisée. Alors je crois en nous ! Nous allons y arriver !


Lérance Laïrentdottir


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