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  • Photo du rédacteurLe Nuancier Média

Conférence sur le sexisme dans le haut-fonctionnariat par l’association « S'Éveiller »

Pour cette semaine sur le sexisme, l’association rennaise « S'Éveiller», qui a pour objet la rencontre des personnes et des idées, organise une conférence sur le sexisme dans le haut fonctionnariat. Comme invitées, il y a Mme Béatrice HAKNI-ROBIN, conseillère municipale et territoriale et vice-présidente départementale d'Ille-et-Vilaine qui va nous parler de la question d’égalité en tant que fonctionnaire et élue. Ensuite Anne Françoise Courteille, 1ère Vice-Présidente départementale déléguée à la protection de l'enfance et à la prévention, élue en mars 2015. Et enfin, Mme Corinne LAGROST, directrice de recherche au CNRS (Centre national de la recherche scientifique) et siège aussi au conseil d’administration de Rennes 1.

L’association pose cette question : Est-ce que vous vous sentez féministe ?


Une première invitée affirme qu’elle est plutôt égalitariste, qu’il ne s’agit pas de défendre les femmes, mais de lutter contre les discriminations (couleur de peau, sexe, classe sociale).

Pour elle, le féminisme se construit avec les hommes et non contre ceux-ci. Elle illustre son propos avec le film Boys Don’t Cry sorti en 1999 aux Etats-Unis produit par Kimberly Pierce. Ce film montre que les hommes sont touchés par la discrimination et donc que les femmes ne sont pas les seules. Une femme engagée dans la politique mène ce combat aussi à la maison. En effet, cela peut heurter le conjoint, la féministe est vue alors comme une dominatrice. Le féminisme est une revendication pour l’égalité de droit, c’est-à-dire une place identique pour les hommes comme pour les femmes.

L’invitée suivante nous dit qu’elle l’est depuis qu’elle a 6 ans. Cette révélation, elle l’a eue quand elle était enfant, c’était mieux d’être un garçon qu’une fille. Cette société d’égalité, elle l’a cherchée en s’engageant politiquement. Sa première conviction est que les femmes ont les mêmes responsabilités et ont la même place que les hommes. Elle pense qu’il y a beaucoup de formes de féminisme, elle cherche des divisions là où il n’en faut pas. Elle se considère comme une féministe laïque et universaliste.

L’invitée suivante était contre le féminisme. Étant dans une famille de garçons et de filles, elle ne comprend pas ce combat, elle aurait aimé qu’on ne parle plus de militantisme. Pour elle, il y a toujours des comportements machistes loin d’être réglés. Il faut donc oser ces valeurs-là. Le féminisme vise à l’égalité, il faut continuer à être militant, être vigilant sur la politique des genres. Les premières lois datent d’il y a 20 ans avec les binômes obligatoires un homme et une femme pour les éléctions départementales décidées en 1999. Le conseil départemental s’installe et les femmes n’osent pas prendre la parole, et au contraire les hommes osent prendre la parole, le plafond de verre est toujours là pour les femmes. Il y a aussi d’autres discriminations comme celles qui touchent les femmes noires.

Les autres invité·es affirment que les femmes élues pour la parité ne sont pas élues au nom de leurs compétences. Il a fallu qu’on attende plus de 20 ans pour qu’on atteigne un nombre égal d’hommes et de femmes. L’attente fut longue pour que ces choses viennent naturellement. Ce sentiment d’illégitimité est un sentiment féminin qui vient durant l’enfance, les parents donnent moins d’ambition aux jeunes filles. La parité est un exemple pour les femmes, il faut briser le plafond de verre.

Mais ce combat pour l’égalité ne s’arrête pas, les lois pour la parité ne sont pas parfaites, par exemple, pour l'Assemblée nationale elle n’est pas obligatoire. Les choses avancent lentement, il y a plus de femmes au pouvoir comme la maire de Lille Martine Aubry, la présidente du conseil régional d’Occitanie Carole Delga et Anne Hidalgo, maire de Paris, mais 80 % des maires sont des hommes. La parité n’est pas toujours obligatoire, par exemple pour les candidatures lors de l’intercommunalité, elle ne l’est pas. Ainsi, la parité est nécessaire mais pas suffisante, il faut plus de représentations et accélérer le mouvement si cela est possible. Un exemple typique de discrimination dans le haut fonctionnariat : le mansplaining ou le womansplaining qui est une censure qui vise à couper la parole de l’autre. Par exemple, les hommes expliquent un domaine de compétences, ils coupent la parole à une femme et affirme un propos qu’elles ont déjà dit. Aussi, les projets choisis sont ceux des hommes. Les politiques ont un code et une posture qui leur permet de s’imposer pour être crédible. C’est dans l’inconscient. Le pouvoir politique s’exprime par la parole, le temps de parole, la manière de poser, d’argumenter, de clôturer un débat.


LAURENSON Anne-Claire

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