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Conseils pour la recherche en master

Nous sommes début avril, les différents masters vont ouvrir leurs recrutements et peut-être vous hésitez à être chercheur.euse.x.s. Et il y a de quoi se poser des questions, qu’est-ce donc au juste, cette recherche ? Ça se passe comment ? Est-ce simple ?


Personnellement, je n’ai pas beaucoup hésité. À la fin de ma licence d’histoire, je voulais être chercheur….en cinéma ! Et c’est ce que j’ai fait, après une année en licence 3 pour me remettre au niveau, me voici en M2, en pleine rédaction du mémoire. Il s’est produit moult péripéties durant ces deux dernières années dont j’ai tiré des leçons. J’ai appris des astuces, des façons de faire que mon moi d’il y a deux ans aurait été content de savoir, et que je vous transmets aujourd’hui.


Déjà, il faut que vous soyez passionné.e.x.s par votre sujet sinon, ce sera compliqué. La passion permet de lire des articles toute la journée, d’écouter des dizaines de conférences sans se lasser et toujours trouver ça intéressant. C’est d’ailleurs le bonheur de la recherche, cette stimulation intellectuelle permanente.


Aussi, si vous n’avez pas d’idée précise de votre sujet à ce niveau-là de l’année et que vous postulez pour l’année prochaine ce n’est pas grave du tout. De toute manière, votre sujet changera au moins une fois, et plus selon les cas. Personnellement, je voulais travailler sur la contestation de la hiérarchie dans le cinéma américain, un professeur m’a signalé que c’est beaucoup trop large, il faut réduire à quelques films. Et une autre professeure a rétorqué que c’est un sujet beaucoup traité. Dès lors, seul le changement radical de sujet était envisageable. C’était assez stressant mais en se posant, se demandant ce qu’on aime par-dessus tout, on trouve toujours quelque chose.


Il est important de voir sur le site Dumas (Dépôt Universitaire de Mémoire Après Soutenance), sur Cairn et autre base de données que le sujet qui sera le vôtre n’a pas été traité avant vous. Si quelqu’un.e.x a effectivement travaillé sur une idée similaire, ce n’est pas grave non plus, car il existe toujours des approches différentes.


Il faut être stratège lors de votre choix de sujet pour avoir un accès simple aux sources. Par exemple, si comme moi, vous n’êtes pas à l’aise avec la langue de Shakespeare, privilégiez un mémoire portant sur la France. Mon mémoire porte sur la représentation et la revalorisation de la politique française dans quatre films de fiction des années 2010. Autrement dit, dès que je vois un livre ou un article en anglais, je ne prends pas la peine de le regarder puisque ce n’est pas en lien avec mon travail. Aussi, travailler sur une période aussi récente permet d’avoir un grand accès aux informations. N’oubliez pas de regarder sur Europresse, c’est une mine d’informations. Si vous voulez mettre une expression ou un groupe de mots précis, n’oubliez pas de lier avec des guillemets. Par exemple, mettre : « cinéma politique français » entre guillemets permet d’avoir les informations relatives au cinéma politique français. Si on oublie ce petit détail, on se retrouve avec tous les articles relatifs au cinéma, à la politique, et aux français.


Soyez stratège dans votre sujet par rapport à la géographie des sources. Par-là, j’entends que beaucoup d’informations, de base de données, d’archives sont à Paris. Si vous savez que ce sera compliqué de vous y rendre pour diverses raisons, choisissez un sujet qui vous évitera de vous y rendre, ou alors d’y aller le moins de fois possibles.


Élément essentiel : une fois que vous avez une idée assez précise de la temporalité de votre sujet, c’est-à-dire de ses bornes chronologiques, lisez, écoutez un maximum de choses, d’éléments pour mieux comprendre votre sujet et pour pouvoir bien l’analyser. Pour revenir à mon expérience, c’est seulement lorsque j’ai fait des recherches sur les caractéristiques de la politique des années 2010 que j’ai pu comprendre véritablement les films de mon corpus et surtout, trouver un sujet intéressant. Il m’aura fallu plusieurs mois pour arriver à ce stade.


Il est important d’entretenir un dialogue assez régulier avec le.a.x directeur.ice.x de recherche pour que le travail avance bien et que la motivation reste. En effet, il y a toujours, à un moment, un passage à vide, des doutes, des questionnements, savoir si c’est fait pour nous, si on va réussir… C’est normal de se dire cela. Il ne faut pas garder ça pour soi et en parler aux autres. À ses proches pour le soutien moral, aux camarades de promotion, car iels savent ce que vous ressentez et votre directeur.ice.x car iels sont là pour nous aider.


Si jamais vous bloquez, que vous êtes face à votre page blanche depuis trop longtemps. Refermez votre ordinateur, sortez dehors prendre l’air, marcher, cela allégera la pression et les idées viendront plus rapidement. C’est pour cela que c’est mieux de travailler en groupe, avec les camarades à la bu ou autre endroit. Comme cela, la motivation est renforcée et si vous avez une question, quelqu’un.e sera là pour y répondre. Et puis ça permettra de se rendre compte que vous n’êtes pas forcément en retard.


Si jamais vous vous rendez compte que la recherche ce n’est pas pour vous, que vous ne trouvez pas votre bonheur là-dedans, que vous ne prenez pas de plaisir avec votre sujet, essayez de trouver une autre possibilité. Et si en changeant ça ne passe toujours pas, arrêtez tout de suite. Au moins, vous aurez essayé, puis vous aurez appris plein de trucs qui serviront dans des articles pour le Nuancier Média (mon article sur l’histoire du rap était initialement un dossier de recherche lorsque je voulais faire un mémoire sur le rap français et la télévision).


D’un point de vue pratico-pratique, il existe sur Internet des sites comme Scribbr pour aider à bien formuler ses notes de bas de page, Zotero pour éditer une belle bibliographie. Même si c’est rébarbatif, faites cet effort de mettre proprement les notes de bas de page à chaque fois que vous citez une source. Sinon vous serez noyé.e.x.s ultérieurement, ce qui est désagréable. Sachez que se lancer dans l’écriture est assez intimidant.


Beaucoup de mes camarades et moi-même avions le désir, lorsqu’on écrit nos phrases, qu’elles soient directement parfaites. Sauf que c’est impossible de l’obtenir d’emblée et surtout, ça paralyse l’écriture. Il faut toujours écrire un premier jet, malgré la pauvreté linguistique et le manque de clarté. Et seulement, dans un deuxième temps, remodeler la phrase pour atteindre l’objectif. Vous gagnerez un temps considérable, de la motivation et de la fierté de voir le nombre de pages augmenter.


Enfin, même si parfois il y a des doutes, même si la recherche ce n’est pas facile, c’est extrêmement passionnant. Et si vous vous êtes lancé.e.x.s dans cette voie et que vous êtes arrivé.e.x.s en M2 en pleine rédaction du mémoire, poursuivez vos efforts, car vous pouvez y arriver.


Aymeric Favrel




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