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  • Photo du rédacteurLe Nuancier Média

Critique d'un article sur le sport professionnel

Réaction à la une du Ouest-France du 25 octobre 2022 : non, le sport professionnel n’oublie pas la planète.



Malheureusement, je n’ai pas réussi à retrouver l’article en ligne pour vous l’envoyer en lien histoire que vous puissiez vous faire votre opinion. Je vais donc m’efforcer d’être descriptif afin que vous saisissiez ce que j’estime ne pas être normal.


Le titre de la une est, en soi, très révélateur. Il atteste d’un parti pris manifeste à l’heure où le sport professionnel subit une volée de critiques pour la non prise en compte des impératifs écologiques. Ma première réaction en prenant le journal était « mais c’est faux ». Même avec du recul, je trouve que cette information étalée en gros caractère demeure fausse. Il n’y a qu’à voir le désastre écologique que représentent les Jeux olympiques pour s’en faire une idée (un excellent article paru l’an dernier dans La Décroissance traite merveilleusement bien de ce sujet).


Ce titre affirmatif qui plus est, abordé en une, me dérange. Et ce, pour plusieurs raisons. Si je conçois aisément qu’un journal puisse avoir une ligne éditoriale manifeste (ce que je trouve même normal), je considère que la presse généraliste doit viser au maximum l’objectivité. Hormis l’éditorial, Ouest-France peut difficilement être caractérisé comme un média d’opinion. Il est lu par un très large public pour ses informations et non pour savoir ce que tel journaliste pense de tel sujet. Titrer « L’avis de la rédaction sur des initiatives écologiques de clubs français » me semble bien plus adéquat.


L’agencement de la une pratiquée par ce journal me gêne dans le cadre de cet article. Pour rappel, la une de Ouest-France est coupée en deux. La partie supérieure est celle que le public voit dans les kiosques ou à domicile. Elle est constituée de l’article principal au centre, couvrant une grande partie de l’espace. Dans un format plus réduit, trois annonces d’articles apparaissent sur la droite. La partie inférieure du journal est réservée à l’éditorial. Le public, même s’il n’achète pas le journal, peut lire le titre de la une et réceptionner l’information. D’autant plus si la phrase en question utilise le registre de l’explication sans ouvrir la porte à d’éventuelles remises en cause.


Je trouve que cette une est assez illégitime dans le contexte de ce 25 octobre où le journal titre aussi le successeur de Liz Struss à Downing Street. Peut-être que ma sensibilité influe la perception mais j’estime que connaître le nouveau Premier ministre britannique est bien plus important que l’avis des membres de la rédaction sur le sport.


Je ne l’ai pas précisé avant mais, la une annonce une série d'articles couvrant une page entière. La volonté est de décrire des initiatives organisées par les clubs sportifs de l’Ouest. Si le parti pris peut se défendre, c’est la façon de le faire qui est problématique. Factuellement, c’est vrai que certains clubs de l’Ouest de la France prennent en compte la dimension écologique. C’est un raccourci de ramener ce fait au « sport professionnel », sans décrire à aucun moment les échelles entre les sports et les clubs. Les articles évoquent seulement les cas du Cesson Rennes Métropole Handball, de l'En Avant de Guingamp, de Le Mans Sarthe Basket et enfin du Rugby club vannetais.


Il est important de souligner que les clubs de Guingamp et de Vannes utilisent davantage les transports en commun lors des compétitions sportives. C’est même une très bonne chose. Il convient aussi d’admettre que ce ne sont pas eux qui sont pointés du doigt pour le désastre écologique. Je pense que même si ces deux clubs ne modifiaient pas leurs comportements, cela reste insignifiant face à l'empreinte carbone du PSG ou du Real Madrid. C’est d’autant plus insignifiant face aux stades fantômes des précédents Jeux olympiques et surtout face à la coupe du monde du Qatar.


Aymeric Favrel


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