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  • Photo du rédacteurLe Nuancier Média

EDU-CARE

Episode 1 : Le racisme dans la peau.


Quand je tape « citation Sarkozy » dans Google, l’un des premiers résultats qui tombe, c’est :

« J’abhorre le racisme. Je déteste la xénophobie. Je crois dans la force et la richesse de la diversité. »

Source : Diane Painson

S’il n’échappe à personne qu’il faut avoir fait l’ENA spécialité langue de bois option vieux mec blanc pour devenir Président∙e de la République (prenez l’écriture inclusive comme un appel à l’Univers) ; je reste quand même persuadée d’une chose : sa phrase de Miss France, notre cher Nico, il y croyait. La polémique récente sur le parallèle qu’il a fait entre le mot « singe » et le n word dans le cadre du changement de titre d’un roman d’Agatha Christie soulève l’indignation, le mépris et une flopée de questions. Car non seulement il n’en est malheureusement pas à son coup d’essai – on se souviendra de son envie de «nettoyer au Kärcher la cité » ; mais aussi parce que ce genre de trait d’esprit est finalement bien plus le reflet d’un racisme structurel qu’une boulette isolée.


Mais alors, pourquoi les gens ont plus peur d’être traité∙e∙s de racistes que de l’être vraiment ? Dénigrer, rire jaune, négroïde, chinoiseries, bamboula… Peut-on construire une société bienveillante dans une langue qui ne l’est pas ? En quoi notre passé colonial constitue un obstacle à la déconstruction du racisme systémique qui opère dans notre société ?

En théorie, on devrait pouvoir compter sur l’Etat pour y répondre. Il paraît que l’éducation, quand elle ne consiste pas à former une soupe homogène d’individus « normaux », ça fait des merveilles. Sauf que les personnes à la tête de notre pays ne semblent pas être à même de montrer l’exemple : syndicaliste voilée dans son bon droit mais qu’on refuse d’auditionner par « souci de laïcité », ex-Premier Ministre qui déclare que les Roms ont « vocation à revenir en Roumanie », violences policières impunies à l’encontre des personnes racisées… Bref, mieux vaut arrêter de compter.


Autant s’armer tout∙e seul∙e pour essayer de changer les choses. Et pour ça, Internet, c’est formidable ! Ci-dessous, une petite sélection culturelle à visée informative et déconstructionnelle (oui, je viens d’inventer le mot) :

  • Le podcast Kiffe ta race

Animé par Grâce Ly et Rokhaya Diallo, ce podcast est une référence sur les thématiques de féminisme intersectionnel et de racisme ! Généralement accompagnées d’un∙e invité∙e, les deux femmes y discutent de sujets comme l’appropriation culturelle, les privilèges blancs ou encore le coût mental du racisme le temps d’un trajet en bus ou d’un rangement de chambre.

  • Les comptes Instagram :

- @decolonisonsnous : leur bio ? « Déconstruire l’héritage post-colonial de l’inconscient collectif et antiracisme politique ».


- @lachargeraciale : Lou, « asioféministe adoptée », éduque ses abonné∙e∙s et prône la libération de la parole non blanche.


  • Articles

- Asiatiques, la communauté invisible ? de Lucile Humbert Wozniak dans Hommes & Migrations, 2019 /1 (n°1324). L’autrice y déconstruit le mythe de la minorité modèle.


  • Livres

- Le racisme est un problème de blancs, Reni Eddo-Lodge.


- Un féminisme décolonial, Françoise Vergès.


- Homme invisible, pour qui chantes-tu ? Ralph Ellison. Un roman dans lequel un jeune homme subit les discriminations raciales de la société étasunienne des années quarante.


  • Films

- I Am Not Your Negro, Raoul Peck, basé sur les écrits de l’écrivain étasunien James Baldwin, inspiré des histoires de Medgar Evers, Malcolm X et Martin Luther King Jr. Disponible sur Netflix.


- Get Out, Jordan Peele. Ce réalisateur très impliqué dans la lutte antiraciste signe un film d’horreur moderne dans lequel Chris, en plus d’être confronté au racisme ordinaire que lui fait subir sa belle-famille, se retrouve embarqué dans une histoire qui ne tourne pas rond…


Léna PRESTEL




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