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  • Photo du rédacteurLe Nuancier Média

LE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE : UNE MENACE INVISIBLE SUR NOS NUTRIMENTS

Le réchauffement climatique est un défi mondial bien documenté, mais ses conséquences s'étendent au-delà des catastrophes naturelles et des phénomènes météorologiques extrêmes. Une préoccupation moins visible, mais tout aussi importante, concerne son impact sur la qualité nutritionnelle de nos aliments. Un problème qui menace la santé et le bien-être de la population mondiale.


Les changements climatiques affectent la qualité des sols, la disponibilité de l’eau, les saisons de croissance des cultures, etc ; et l’on a tendance à se satisfaire des cultures que l’on arrive à produire sans se préoccuper de leur qualité.

D’après une étude menée et publiée en 2017 par Samuel Myers, chercheur à l’Université d’Harvard, l’accélération actuelle de l’augmentation du taux de CO2 devrait entraîner une réduction en concentration de protéines et de certains micronutriments dans les cultures telles que le blé, le riz, les pois ou le soja. Les populations d’au moins 18 pays seraient affectées par la modification de la composition des cultures, et pourraient perdre plus de 8 % de leur apport en protéines alimentaires d’ici 2050. On peut noter que 76 % de la population mondiale tire ses protéines quotidiennes des plantes, et que ces déficiences sont déjà la cause de nombreuses pertes humaines.

Bien que l’étude ne permette pas de comprendre pourquoi une atmosphère plus riche en CO2 signifie des plantes moins nutritives, elle expose tout de même une baisse de 10 % du taux de zinc et de 5 % de fer d’ici la moitié du siècle. Une étude publiée dans la revue scientifique Nature suggère que “l’augmentation de la quantité se fait au détriment de la qualité”.


Pourquoi faut-il s’inquiéter ?


A ce jour, près de 2 milliards de personnes sont déjà en situation de sous-alimentation dans le monde, et bien plus sont déficient·e·x·s en nutriments essentiels. Il est estimé qu’environ 150 millions de personnes supplémentaires pourraient être exposées à un risque de carence en protéine en raison des niveaux élevés de CO2 dans l’atmosphère.

Les micronutriments que nous ingérons grâce à de bonnes habitudes alimentaires permettent la production d’hémoglobine ; ces protéines présentent dans le sang ont pour fonction principale le transport d’oxygène des poumons vers les organes. Quand le taux d’hémoglobine est trop faible, l’anémie s’installe.

L’anémie, alors causée par ces habitudes alimentaires désormais insuffisantes en nutriments, pourrait être la cause de mortalités maternelles affectant plus d’un milliard de femmes dans le monde. Les enfant·e·x·s de moins de 5 ans sont également très exposé·e·x·s, 354 millions d’entre elleux risquent d’avoir des problèmes lors du développement de leurs cerveaux d’ici 2050.

Ces déficiences sont un risque majeur dans de nombreux pays en développement. En effet, les résultats de cette étude annoncent des défis persistants en Asie du Sud, ainsi qu’en Afrique sub-saharienne où bon nombre de personnes souffrent déjà de carences en protéines. Si l’on prend l’exemple de l’Inde, l’un des pays les plus menacés, le riz et le blé contribuent énormément au régime de la population et à son apport nutritionnel.


Quelles solutions ?


Pour pallier ce problème, Myers suggère un effort mondial pour développer des nouvelles variétés de blé et de riz présentant une certaine résistance aux niveaux élevés de C02. L’expérience à été menée sur le riz qui nous offre un rayon d’espoir, avec des variétés réagissant de manières différentes.

L’étude souligne également la nécessité d’orienter certaines stratégies principalement vers les pays où la population y est la plus vulnérable, tel qu’en Asie, en surveillant activement la suffisance nutritionnelle et en supportant des habitudes alimentaires plus variées.

Enfin, bien sûr, nous devons réduire les émissions humaines de dioxyde de carbone le plus rapidement possible.



Clémentine


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