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  • Photo du rédacteurLe Nuancier Média

Partir vivre à Taïwan : entre challenge et émerveillement

Moi c'est Eloane, je suis partie en septembre pour faire un de mes semestres à 政大, la National Chengshi University (NCCU), une école réputée de Taipei à Taïwan. Cette expérience a été pour moi pleine de découvertes sur moi-même, mais aussi sur le monde. Ce n'était pas la première fois que je voyageais en Asie de L'Est. Je suis déjà allée en Chine continentale lors d'un voyage scolaire il y a quelques années, ce qui m'a permis de pouvoir comparer les différences entre la Chine continentale et l'île de Taïwan. 


Tout d'abord, je pense que mon premier challenge a été de faire de l'administratif. Je suis plutôt chanceuse, l'entrée à Taïwan est beaucoup plus simple pour une personne française que l'entrée en Chine. En effet, Taïwan voulant s'identifier comme indépendant, l'île essaie d'avoir les meilleures relations possibles avec les pays occidentaux, et facilite grandement son accès, alors que la Chine continentale après COVID était assez réticente à se rouvrir au monde. Taïwan était donc aussi un choix de facilité. Mais je ne pensais pas que je passerais tout de même mon été à envoyer des mails et remplir des formulaires. Visa, bourses, choix de cours, logement, etc. Ces petites choses paraissent si simples mais sont si chronophages. 


Je suis arrivée à Taïwan pendant le typhon Saola le 31 août 2023 et j’ai donc passé mes premiers jours à Taipei dans les dortoirs miteux de mon école, évitant les rafales de pluie et de vent. Mais lorsque la tempête est partie, quelle découverte ! Si différente de la Chine continentale, Taïwan s'illustre sur des montagnes verdoyantes à perte de vue. On ne se lasse pas des couchers de soleil au bord de la rivière et des vues sur la Skyline de la Taipei 101, tour emblématique de la ville. On la voit d'absolument partout, en pleine ville, en montagne, et même de nuit. 


J'ai été complètement émerveillée par la nature de Taïwan. À chaque endroit de l'île, elle semble être différente. Des plantations de thé sur la montagne de Maokong, aux pierres blanches des gorges de Taroko, et jusqu'à la vue sur l'océan Pacifique à Hualien, chaque week-end était pour moi une nouvelle raison de faire des balades et randonnées en tout genre.


Taïwan est aussi une île où les gens sont particulièrement gentils et honnêtes. Les Taïwanais.es sont toujours prêts à aider pour quoi que ce soit, et c'est un endroit où je me suis toujours sentie en sécurité. Je n'ai pas senti les regards insistants que j'avais eu en Chine continentale, où les populations locales nous faisaient ressentir que nous n'étions pas d'ici. Il n'y a pas à Taïwan cette impression d'être un animal de cirque que j'avais ressenti auparavant. De plus, la vie sur l'île y est plutôt paisible : le système de transport est performant, il y a une couverture santé, tout l'administratif est disponible en anglais, ainsi que la plupart des endroits culturels et tous les panneaux indicatifs. Il y a beaucoup de restaurants pas chers, et depuis Taïwan on peut visiter facilement beaucoup de pays d'Asie de l'Est et du Sud-Est. 


Mais après quelques semaines, le moral change. Les week-ends sont sous le signe de la découverte, lorsque les semaines de cours sont intenses et répétitives. La fatigue prend la place de l'excitation du début, et je pense que cette période a été la plus difficile. J'avais l'impression de manquer des événements importants auprès de mes proches en France. Ma famille et mes amis ont commencé à me manquer. La solitude était devenue mon quotidien, et mon corps était lessivé par le rythme des cours intense et la fatigue de la météo qui change sans cesse. On me disait tout le temps ''C'est juste une phase''  mais l’envie de rentrer en France persistait. Mais ils avaient plutôt raison. Je me suis habituée à cette nouvelle routine, et actuellement à 3 semaines du départ, j'ai l'impression d'avoir encore tellement de choses à découvrir. Je suis impatiente à l'idée de retrouver mes proches et en même temps réticente à quitter ce que j'ai construit ici. J'ai eu 20 ans à Taïwan, mais j'ai beaucoup plus grandi et appris sur moi-même que lors de mes autres anniversaires. J'ai pu rencontrer énormément de gens extraordinaires de tout horizon, et ainsi comprendre un peu mieux le monde qui m'entoure. 


Si j'avais un conseil à donner à la moi d'il y a 6 mois qui préparait ce grand voyage, je lui dirais de ne pas hésiter, et en même temps de ne pas trop vouloir en savoir avant de partir, de ne pas regarder maintes et maintes vidéos des plus beaux endroits à visiter, mais de se garder la surprise de ces paysages magnifiques ; de ne pas avoir peur de sortir le soir et de se lancer pour découvrir la ville sous son beau visage nocturne ; de ne pas élever ses attentes de son point de vue d'occidentale, car elle sera forcément déstabilisée par tous les changements ; de ne pas avoir peur dans ses capacités ; et que malgré qu'elle soit terrifiée de partir de l'autre côté du globe, ce sera une expérience dont elle sera fière. Malgré toutes les difficultés rencontrées, elle les surmontera et n'en ressortira que plus confiante en elle, et quelques mois plus tard, elle se dira qu'elle n'aurait finalement pas fait les choses différemment.


Eloane Doyet

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