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  • Photo du rédacteurLe Nuancier Média

Pourquoi il faut boycotter la Coupe du monde au Qatar


crédit photo - @Pajpulle (pixabay, libre de droit)


Comme on le sait depuis 10 ans, la Coupe du Monde de football 2022 organisée par la FIFA va se dérouler au Qatar. Bien que ce pays hôte ait été élu dans des situations douteuses, avec des votes influencés par des pots-de-vin, il est important de rappeler que c’est un pays misogyne et ouvertement LGBTophobe.

Dans la loi quatarie, “l’acte de sodomie et de relations entre hommes” est un crime, sanctionné par 7 ans de prison. Rien n’est dit par rapport aux autres personnes, car seuls 2 genres sont reconnus et acceptés, dans une vision évidemment très misogyne. Par exemple, les femmes sont liées à leur tuteur masculin (mari, père, frère…), et ne peuvent pas prendre de décision par elles-mêmes, comme décider de partir à l’étranger, étudier…


Comment a-t-on pu accepter qu’une Coupe du Monde puisse se passer dans un pays si peu avancé sur les droits humains ?


Sur le site officiel de la Coupe du Monde 2022, on peut voir une rubrique “cultural awareness”, entendez par là “vigilance culturelle”, avec comme phrase d’introduction “Le Qatar est un pays relativement conservateur, mais extrêmement accueillant.” De là sont érigées quelques règles à respecter pour tousxtes les visiteurxeuses durant l’événement. Au niveau des habits, il faut obligatoirement avoir les épaules et les genoux couverts sur les places publiques. Autrement dit, habillez-vous comme vous voulez seulement si vous êtes chez-vous ou dans votre hôtel. Pour ce qui est de l’alcool, il devait être autorisé dans les stades, dans des endroits prévus à cet effet. Peu avant le début de la compétition, il a finalement été totalement interdit.

En revanche, ce sont quasiment les seules informations que l’on a, car les autres sujets sont traités avec ironie. Pour les signes publics d’affection, ils ne seraient à priori pas interdits car, comme cité sur le site officiel: ils “ne font pas partis de la culture locale, mais faire de nouveaux amis si”. Sera-t-il possible de se tenir la main dans la rue ? La réponse n’est pas vraiment claire. Les personnes queer pourront-elles sortir et vivre normalement sans être en danger ? Pourront-elles montrer des signes LGBT comme des drapeaux sans encourir de peine ? Pas de réponse claire non plus du point de vue du Qatar. Sauf que les médias français relaient bien que des peines de prison peuvent être assorties à de telles pratiques.


On a d’autres éléments d’informations qui restent tout de même limités, grâce à des interviews. L’émir du Qatar, Tamim Ben Hamad Al Thani, a dit, lors d’une interview pour le site Middle East Eye: “on n’empêchera personne de venir [...] pour visiter et apprécier le foot.” Il attend cependant que tout le monde respecte la culture du pays, car tout le monde a une culture différente. Faut-il entendre qu’être queer est une culture ? De ce fait, cette “culture” est interdite au Qatar parce que ce n’est pas sa culture ? Je tiens à rappeler qu’être queer, être soi-même est une liberté.

Nasser Al Khater, chef de la Coupe du Monde au Qatar, a lui aussi évoqué son avis dans une interview donnée par Sky News. Le journaliste lui demande ce qu’il pense de certains joueurs qui porteront des brassards aux couleurs du drapeau LGBT+. Sa réponse est, évidemment, de respecter la culture du pays, et de ne pas donner au football une dimension politique. Et qu’il y a d’autres places pour “ces discussions politiques”. Je le répète, être queer, être soi-même n’est pas politique, c’est une liberté. Ainsi, la FIFA a interdit le port d'accessoires qui n’est pas réglementaire, ce qui englobe aussi les brassards aux couleurs du drapeau LGBT+.

Enfin, Khalid Salman, ambassadeur du mondial, dans une interview pour le journal allemand ZDF, dit ouvertement qu’“’être gay est un dommage mental”, et c’est pourquoi être “gay est haram [(illégal]”. L’interview a été coupée, tout comme mon envie de regarder cette Coupe du Monde. Je tiens à préciser d’ailleurs que toutes les personnes citées ne prennent pas en considération toutes les personnes LGBT+, car pour eux, elles se résument aux gays. Le seul mot que ces personnes avaient à la bouche était le mot “gay”. Abdullah Al Nasari a d’ailleurs dit il y a 7 mois que la loi était basée sur la tolérance et pour la protection. Il parle de “religion, race or gay raimbows”. (“Religion, race et drapeau gay”). C’est affligeant de constater autant de fermeture d’esprit.


Lors des premiers matchs, beaucoup de spectateurxices ont dû enlever leurs affaires qui contenaient les couleurs arc-en-ciel (sans forcément que ce soit explicitement un drapeau LGBT+), car c’était interdit. Pour vous montrer le ridicul, un spectateur a même été refusé à cause du drapeau du Mozambique, car les policierxes l’ont pris pour un drapeau LGBT+. Jusqu’où iront-iels? Finalement, cette interdiction a récemment été levée (enfin!) par la FIFA, notre lutte n’est pas vaine, et nous devons continuer à nous faire entendre.


Plusieurs équipes d’autres pays montrent des signes de soutien, comme les Etats-Unis qui ont créé un logo avec les couleurs du drapeau LGBT+, ou encore les Pays-Bas qui sont à l’origine du brassard “One Love”. Quant à la France, rien. Le capitaine de l’équipe de France, Hugo Lloris, a affirmé que l’équipe restera neutre pendant une interview pour L’Equipe. Il faut montrer son respect pour “ces idées”. La France est complice, encore une fois.


Vous l’aurez bien compris, cette Coupe du monde doit être boycottée, on ne doit pas donner de force à un Etat qui nie et crache sur l’existence des personnes queer, des femmes et de toutes les formes de maltraitance qui existent dans ce pays.




Marie


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